En tant que Directeur d’établissement de santé, quels sont vos enjeux, liés au numérique, vis-à-vis des patients ?
L’un de nos enjeux, qui nous est commun vis-à-vis des patients, est d’améliorer l’accessibilité de nos services mais également d’améliorer l’expérience patient. En tant que Directeur d’hôpital, je remarque que, malgré des progrès, nous sommes encore assez autocentrés, pas assez à l’écoute ni en ouverture sur comment le patient entre concrètement dans nos organisations, comment il y vit son parcours, comment il en sort. Aussi nous devons réfléchir à notre coordination et accompagnement à chacune des étapes avec les autres acteurs de santé. Cela est aujourd’hui vrai sur des sujets très concrets, mais également sur les sujets de systèmes d’information. Nous avons également un enjeu d’accès pour le patient à ses propres informations, à sa connaissance de notre offre de soin et à ses modalités d’accès. Comment peut-il accéder à l’ensemble de ses comptes-rendus, de ses images, de ses résultats de laboratoires, etc. et comment tout cela est coordonné avec son médecin traitant et les autres spécialistes de sa prise en charge ? C’est un sujet que nous avons commencé à traiter mais le résultat n’est pas encore à la hauteur des attentes. Vis-à-vis du patient, on se doit de donner le juste soin au bon endroit, au bon moment, avec les bonnes ressources, ne pas réitérer des actes ou des étapes qui ont déjà été produites ailleurs. En cela, l’interopérabilité des systèmes d’information, de ville comme des établissements, est l’une des réponses.
Et dans le quotidien des professionnels de santé, comment l’outil numérique peut-il les accompagner ?
En tant que Directeur d’hôpital, je dois arriver à générer un hôpital qui soit plus attractif au niveau des professionnels, pour les recruter mais aussi pour les garder, pour qu’ils puissent s’épanouir pour bien prendre en charge les patients, porter des projets, déployer l’offre et s’investir au service de l’hôpital et du territoire. Pour ça, il faut que l’outil numérique ne soit pas vécu comme un caillou dans la chaussure, mais comme un élément facilitant. La réalité actuelle des professionnels, est que même si le système d’information a facilité certains éléments de traçabilité, de coordination avec d’autres acteurs, il est trop souvent encore perçu comme contraignant. L’attente forte de l’ensemble des professionnels de santé vis-à-vis du virage numérique est d’avoir à disposition un outil qui s’adapte à eux, à leur vécu et contraintes professionnelles ainsi qu’au parcours patient. L’outil doit faire gagner du temps utile à soigner, favoriser la relation avec le patient, préoccupations majeures des soignants qui luttent contre la double saisie et l’indisponibilité des outils.
La dimension innovation portée par le GRADeS vous semble-t-elle importante ?
Suite à la crise COVID, il est également nécessaire de donner de la perspective aux professionnels de santé et donc de pouvoir à nouveau leur parler projet et innovation. L’innovation par le système d’information est ainsi un enjeu capital. Ce que peut amener le GRADeS à ce niveau-là est pour nous une source d’intérêt majeure.
Pensez-vous que le GRADeS soit en mesure de réagir suffisamment rapidement pour répondre aux problématiques des différents professionnels sur tout le territoire PACA ?
Nous avons des sujets actuellement sur le parcours patient autour de maladies chroniques, aussi nous nous sommes tournés vers le GRADeS au sujet des outils numériques. Nous avons pu constater que le GRADeS est en capacité de s’adapter très vite et de produire une solution, non seulement pour ce sujet-là, territorial, mais d’en faire également un outil reproductible. C’est génial !
En tant que président du GRADeS, quelle voie souhaitez-vous suivre dans sa gouvernance ?
Dans les aspects de la gouvernance du GRADeS, on voit que le rôle et l’implication des membres est favorisé depuis quelques années. Les administrateurs et les membres, représentants de tous les acteurs du territoire, sont de plus en plus impliqués dans les sujets et dans la vie du Groupement, et ce en lien étroit avec l’ARS. Je souhaite continuer dans cette voie.
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