L’insuffisance cardiaque est une pathologie fréquente, sévère et complexe dans sa prise en charge du fait des nombreuses allées et venues entre le système de soin hospitalier et de ville et la multiplicité des acteurs impliqués. Le fonctionnement actuel de la santé en silos, la balkanisation des systèmes de communication et de stockage des données patients ne permettent pas d’actions coordonnées autour et pour les patients. Ces défauts de prise en charge sont source de ruptures dans les parcours, de difficultés d’accès au soin et d’inégalités systémiques face à la maladie.
De plus, si la coordination reste possible à faible échelle, par les outils actuels, autour d’une équipe motivée, celle-ci devient totalement illusoire si l’on souhaite gérer l’ensemble des patients insuffisants cardiaques d’un territoire de santé (plusieurs milliers) avec l’ensemble des acteurs de soins. Ce système doit toutefois respecter les outils métiers déjà existants et fonctionnels en permettant une interopérabilité, afin d’améliorer l’efficience globale tout en diminuant les contraintes subies par les utilisateurs.
Un lieu commun est nécessaire dans ce contexte de coordination à forte volumétrie, afin d’échanger les données et les documents, tout en respectant les standards de sécurité et de confidentialité. Ce lieu doit être adossé à un système de communication modulable, respectant des temporalités conformes au niveau d’urgence des situations cliniques et aux disponibilités des soignants.
Une coordination efficace permet de réutiliser toutes les ressources du système de soin en redonnant au système hospitalier sa priorité d’usage, qui est la sécurisation des patients les plus sévères et instables et en redonnant à la ville un accès à l’hôpital et des outils de suivi. Un système de soin plus organisé et cohérent est aussi le moyen de redonner un sens au quotidien des soignants.
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