Depuis des années, nous croyons profondément au concept de DMP et avons vu, avec l’arrivée de “Mon espace santé”, l’opportunité de concrétiser une quinzaine d’années au service des systèmes d’information hospitaliers. Étant très impliqués dans les programmes HOP’EN, SUN-ES et SONS, nous nous sommes légitimement posé la question quant à la manière d’alimenter le DMP ainsi que la MSS, que ce soit pour les messages à destination des professionnels de santé ou dans son volet de messagerie citoyenne. Le problème majeur est que nous possédons un système d’information riche et varié et que, si nous décidons d’attendre la solution idéale pour que tous nos logiciels alimentent le DMP, nous pouvons attendre longtemps ! Nous avons ainsi décidé de travailler sur divers champs, avec plusieurs solutions qui nous ont permis de commencer à alimenter le DMP. Notre système d’information est très hétérogène, avec une multiplicité d’interfaces et d’outils, un dossier patient adossé à une GAM, des services de laboratoire, un service de radiologie et également un outil dédié aux urgences. Cette multiplicité impose donc des mécanismes et des fonctionnements différents. Au niveau organisationnel, nous rencontrons également des difficultés très hétérogènes puisque les circuits de fonctionnement sont tous différents. Ainsi, si à terme nous étudierons les possibilités d’une solution unique et facilitante, nous sommes contraints par un délai très court, notamment pour pouvoir répondre à tous ces programmes sur lesquels nous sommes inscrits et investis. Nous n’avons pas d’autres solutions que d’aborder la problématique par les usages. C’est bien par les usages que nous avons mis en place des solutions adéquates. Pour le dossier patient, nous travaillons avec une solution intégrée par l’éditeur, que l’on appelle communément la “DMP box”, qui nous permet d’alimenter Mon espace santé depuis le volet DMP. Pour les résultats de laboratoire, nous utilisons la solution “LIFEN” qui permet une transmission automatique des données, semiautomatique pour les résultats des patients externes et enfin manuelle pour les résultats de radiologie. Nous avons également une autre solution, celle du GRADeS ieSS, avec la plateforme d’intermédiation régionale permettant l’alimentation automatique des lettres de liaison et des synthèses depuis Terminal Urgences vers Mon espace santé et le DMP, entre autres. Ces exemples sont issus du CH Avignon, ce dernier étant le principal producteur de soins dans notre territoire, mais cette démarche d’alimentation du DMP et de Mon espace santé au sens large, est menée à l’échelle du GHT. Avoir travaillé sur plusieurs chantiers en parallèle, avec LIFEN, Enovacom, par nos propres moyens, ou encore avec l’aide du GRADeS ieSS, nous offre une palette de solutions qui aboutit à différentes organisations, différents outils et dans nos différents établissements. Aujourd’hui, à l’exception de notre plus petit établissement, tous nos hôpitaux sont impliqués dans la démarche, en alimentant le DMP ou la MSS, ou bien les deux, et concourent justement à l’obtention de chiffres d’alimentation qui commencent à devenir assez significatifs. Cette gamme de produits nous offre la flexibilité pour adresser les professionnels de santé, développer les usages et voir quelles organisations doivent être mises en place (qu’elles soient automatisées ou semi-automatisées) puis intégrées au processus. Pour les établissements de petites tailles, nous déployons l’alimentation de Mon espace santé avec de petites solutions, des solutions du GRADeS ou encore de la PFI Enovacom. Les solutions sont toujours choisies en fonction de la maturité de l’établissement ainsi que de l’accompagnement qui peut être réalisé. Retrouver son compte-rendu au format numérique et sans attendre qu’il arrive par la poste est un élément vraiment intéressant pour le patient qui se rend dans l’un de nos établissements. Pour mener à bien ce projet d’alimentation du DMP, nous avons un besoin important en ressources humaines internes et externes. En externe, nous savons que nous pouvons compter sur le GRADeS ieSS, notamment pour accompagner les professionnels de santé qui vont progressivement utiliser Mon espace santé (plus particulièrement au niveau des cabinets libéraux). En interne, lorsque l’on a 10 établissements à gérer, presque un millier de médecins et tout autant de métiers transversaux, c’est tout un temps en plus du métier d’informaticien hospitalier à prendre en compte. C’est d’ailleurs principalement ce point qui rend notre mission un peu plus compliquée. Pour autant, à la vue de ces premières réussites et des remerciements des professionnels de santé, qui, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du GHT, se félicitent de se dire que Mon espace santé va être le nouvel outil de lien ville-hôpital, on peut dire que c’est une avancée majeure du numérique au service du parcours du patient.